Suzanne Zaccour

Chercheuse, candidate au doctorat en droit, Oxford University

Culture du viol, Agressions sexuelles, Rédaction inclusive, Féminisation, Sexisme linguistique, Féminisme, Droit de la famille, Violence conjugale.

Médias

Dictionnaire critique du sexisme linguistique
by Collectif, Suzanne Zaccour & Michaël Lessard (dir.)
Somme Toute
août 15, 2017
9782924606582

Pourquoi les personnes courageuses ont-elles des couilles, alors que les mauviettes doivent s’en faire pousser une paire ? Pourquoi dit-on d’une femme qu’elle tombe enceinte, mais d’un homme qu’il la met enceinte ? Pourquoi les femmes sont-elles bavardes comme des pies si ce sont les hommes qui mecspliquent ? D’où vient notre tendance à disséquer les femmes en un panier de fruits : des melons ou des prunes à la poitrine, une peau d’orange, la cerise pour l’hymen ? Pourquoi les blagues de blondes font-elles rire ? Depuis combien de siècles les femmes sont-elles hystériques ? Pourquoi l’homme est-il conquérant quand la femme est facile ?

La réponse à ces questions et à bien d’autres se trouve dans ce Dictionnaire critique du sexisme linguistique, recensant des centaines d’expressions sexistes. Un projet qui invite les féministes à passer des actes à la parole !

Suzanne Zaccour et Michaël Lessard vous invitent à la rencontre d’une trentaine de voix féministes québécoises de différents milieux, qui relèvent le pari de faire rire, sourciller, décrier, sourire et grimacer avec des textes aussi riches que colorés.

Avec la collaboration de : Dorothy Alexandre, Dalila Awada, Isabelle Boisclair, Marie-Anne Casselot, Catherine Chabot, Sarah R. Champagne, Élise Desaulniers, Audrey-Maude Falardeau, Catherine Dussault Frenette, Rosalie Genest, Marilyse Hamelin, Naïma Hamrouni, Céline Hequet, Caroline Jacquet, Sarah Labarre, Diane Lamoureux, Louise Langevin, Louise-Laurence Larivière, Widia Larivière, Annick Lefebvre, Judith Lussier, MamZell Tourmente, Catherine Mavrikakis, Emilie Nicolas, Florence Ashley Paré, Julie Podmore, Marie-Michèle Rheault, Sandrine Ricci, Camille Robert, Annelyne Roussel, Marie-Ève Surprenant, Cathy Wong, Suzanne Zaccour

Le masculin ne l'emporte plus! Grammaire non sexiste de la langue française
by Michaël Lessard & Suzanne Zaccour
M éditeur
août 29, 2017
9782924327647

Un tabouret et mille femmes sont pris en photo. Eh oui ! en français, le masculin l'emporte sur le féminin même lorsque des humaines côtoient des objets ! Cette logique tordue n'est pas intrinsèque à la langue française. Elle est le fruit d'une lutte menée aux 17e et 18e siècles contre le féminin - et contre les femmes - par les « autorités » linguistiques.

En effet, dans le passé, on accordait une phrase selon le genre du mot le plus proche (accord de proximité). Ainsi, des hommes et des femmes pouvaient se montrer généreuses. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, puisque le masculin, en tout temps, doit l'emporter. Cette supériorité du masculin, rendu prétendument générique comme dans l'expression « droits de l'homme ». Relèverait du « génie » d'une langue délibérément sexiste, et pas seulement sur le plan grammatical... Des mots comme autrice, professeuse, philosophesse et capitainesse ont été relégués aux oubliettes, car les femmes n'étaient pas aptes à exercer de telles fonctions, seuls les hommes le pouvaient, prétendait-on. On a donc décrété que ces mots devaient disparaître, effaçant ainsi de notre histoire les femmes qui osaient penser. Créer et agir. Depuis, on ne cesse d'inventer de nouveaux mots féminins, comme auteure et professeure, pour décrire la réalité telle qu'elle est au grand dam des académiciens-cerbères de la langue qui résistent à la féminisation de toutes leurs forces en déclin.

Comment écrire et parler de façon non sexiste ? Michaël Lessard et Suzanne Zaccour proposent différentes façons de le faire, évaluant les avantages et les inconvénients de chacune d'elles. Leur livre n'impose pas une règle grammaticale. En fait, il est une invitation à apprendre, à désapprendre, à critiquer, à discuter et à oser se lancer à la recherche de la langue des femmes. En outre, la réhabilitation du féminin a également comme fonction de développer une langue moins genrée qui prend en compte les personnes qui ne s'identifient pas au féminin ou au masculin.

Parental Alienation in Quebec Custody Litigation

by Suzanne Zaccour

Published by Les Cahiers de droit 59:4, p 1073-1111

décembre 1, 2018

This article is a study of all Quebec custody cases dealing with parental alienation in 2016. It explores the definitions, findings and implications of parental alienation in legal disputes, in light of the models of parental alienation and parental alienation syndrome described in the academic literature. This research confirms feminists’ scepticism toward the use of parental alienation in custody litigation. It concludes that alienation has varying and inconsistent definitions in law, that there is a considerable disconnect between the state of the research in science and judges’ understanding of alienation, and that the concept of parental alienation in law is ambiguous and over-inclusive, seemingly to the detriment of mothers. There is a dire need for clearer and stricter guidelines on the use of parental alienation in Quebec jurisprudence to ensure its accuracy, coherence, and fairness.

************

Cet article analyse toutes les décisions de garde traitant d’aliénation parentale rendues au Québec en 2016. Il explore les définitions et les implications du concept d’aliénation parentale dans les disputes relatives à la garde d’enfant au regard des modèles d’aliénation parentale et de syndrome d’aliénation parentale décrits dans la littérature scientifique. Cette recherche confirme le scepticisme des autrices féministes face à l’utilisation de ces théories dans les litiges de garde. Elle conclut que l’aliénation parentale oscille entre diverses définitions juridiques contradictoires, qu’un fossé existe entre l’état de la recherche scientifique et la compréhension des juges du phénomène d’aliénation parentale, et que l’aliénation parentale au sens légal est ambiguë et d’application trop large. L’ambiguïté de l’aliénation parentale semble de plus se déployer au détriment des mères. Des règles plus strictes concernant l’utilisation du concept d’aliénation parentale dans la jurisprudence québécoise en améliorerait la cohérence, la justesse et la légitimité. 

URL: https://www.erudit.org/en/journals/cd1/2018-v59-n4-cd04207/1055264ar/

Biographie

Suzanne Zaccour est une candidate au doctorat en droit à l’Université d’Oxford, récipiendaire de la bourse Oxford-Farthing, et diplômée en droit de l'Université McGill, de l'Université de Toronto et de l'Université de Cambridge.

Elle est l’autrice de publications académiques et grand public en lien avec la langue non sexiste, les violences faites aux femmes, la culture du viol et le droit de la famille. Elle a été auxiliaire juridique à la Cour suprême du Canada pour les juges Gascon et Kasirer. En 2019, elle a publié l'essai La fabrique du viol (Leméac).

Journalistes: Inscrivez-vous à notre infolettre et recevez des suggestions d’intervenantes pour des sujets d’actualité